Cependant, le changement tant espéré n’a pas encore eu lieu. «Nous sommes en état d’urgence économique. En 10 ans, les importations ont été multipliées par six. Nous sommes le seul pays où le volume des importations de services dépasse celui des exportations : 12 milliards de dollars d’importations contre seulement 4 milliards de dollars d’exportations», a précisé Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), hier à Boumerdès, lors d’une journée d’étude sur les exportations des produits agricoles et agroalimentaires.
Selon lui, cette situation est due à la faillite des politiques engagées par les pouvoirs publics pour redresser l’économie nationale. «Nous importons les produits dérivés des matières premières que nous exportons. Le produit agricole algérien n’existe pas. Cinquante ans après l’indépendance, nous n’avons pas de vision d’intégration dans les espaces économiques internationaux», déplore-t-il.
Mohamed Amokrane Nouad, expert de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), incite les exportateurs à s’organiser en consortiums : «Un consortium d’exportateurs a pour objectif de promouvoir et faciliter l’exportation des produits de ses membres à travers des actions communes. Malheureusement, nous n’avons que six consortiums en Algérie, dont deux en agroalimentaire.» Malgré les dispositifs encourageant les exportations hors hydrocarbures, le nombre des exportateurs se compte sur les doigts de la main. A titre d’exemple, la wilaya de Boumerdès, malgré ses potentialités énormes dans l’agriculture, ne compte aucun exportateur dans le domaine.
El watan 03/06/20