Ce projet est mené par le Ministère du Commerce, mais il s’appuie sur une large implication des acteurs et institutions concernées à travers une Equipe nationale, un Comité de pilotage plus restreint et un Coordinateur national qui encadre et anime les travaux de ces deux instances. Ces travaux bénéficient de l’appui technique du Centre du Commerce International de Genève. Cette agence des Nations Unies spécialisée dans les questions du commerce international apporte d’une part un encadrement méthodologique aux travaux de l’Equipe nationale, et d’autre part une expertise autour des contenus sectoriel et thématique que les groupes de travail internes à l’Equipe nationale développent pour donner corps à la stratégie.
ALGEX : quel est le processus d’élaboration de cette stratégie ?
MOHAMED BOUCHAKOUR : Le processus avance par étapes et chacune démarre par une consultation nationale de 2 à 3 jours. Les deux premières sessions de consultation nationale se sont tenues respectivement les 10-11 octobre 2017et les 29-30 janvier 2018 à ALGEX. Elles ont permis :
• d’une part de fixer la vision, les objectifs stratégiques et les objectifs opérationnels de la future SNE ;
• d’autre part de sélectionner des secteurs porteurs et d’identifier les services d’appui susceptibles de les booster dans le domaine de l’exportation.
ALGEX : Pouvez-vous nous en dire plus sur les choix de ces secteurs et de ces services d’appui ?
MOHAMED BOUCHAKOUR : Les secteurs retenus sont : les produits pharmaceutiques, les boissons et produits agroalimentaires, les
composantes mécaniques et électroniques des secteurs automobiles et aéronautiques, et les TIC dans leur dimension soft. Quant aux services d’appui, ceux qui ont été sélectionnés sont : l’information commerciale, la promotion commerciale, le management de la qualité à l’export, le financement à l’export, la logistique internationale et la facilitation des échanges aux frontières.
ALGEX : Est-ce que la stratégie nationale d’exportation se limiter à ces secteurs et à ces services d’appui ?
MOHAMED BOUCHAKOUR : Pas du tout. On sait que le potentiel national à l’exportation est extrêmement diversifié et que la stratégie - dont le caractère est national- devra permettre et favoriser pleinement son émergence concrète. N’oublions pas que si l’on veut que les exportations hors hydrocarbures casse la mono exportation d’hydrocarbures, elles devront « ratisser large » et tirer partie de tout le potentiel export dont tout le monde parle, mais que personne n’a encore formellement recensé. Ceci étant, le format de la SNE en cours d’élaboration prévoit de développer des stratégies sectorielles complètes et déclinées dans des plans d’action détaillés et il aurait été matériellement impossible de se livrer à un tel exercice pour absolument toutes les activités, créneaux et niches présentant un potentiel à l’export. C’est pourquoi des choix de secteurs ont dû être effectués en vue de servir, à titre d’exercice démonstratif, à la formulation de stratégies sectorielles prolongées par leurs plans d’actions respectifs. C’est le même type de raison qui a également prévalu dans la sélection des services d’appui retenus. Ces derniers feront pareillement l’objet de stratégies spécifiques assorties de leurs plans d’actions. Mais tous les services d’appui requis par la SNE devront être au rendez-vous, dont par exemple la formation, ou encore la recherche-développement et l’innovation.
ALGEX : Que s’est-il passé depuis la deuxième consultation ?
MOHAMED BOUCHAKOUR : Les 24, 25 et 26 avril 2018, s’est tenu, toujours à ALGEX, la 3ème consultation nationale. Celle-ci a permis justement d’esquisser les stratégies propres aux secteurs retenus et aux services d’appui dont ils ont besoin. A la différence des deux premières consultations, cette rencontre a vu la présence d’une équipe de 7 experts du CCI qui se sont impliqués dans les travaux de groupes pour les encadrer et leur fournir les éclairages nécessaires. Les étapes suivantes du processus d’élaboration de la SNE se pencheront sur l’affinement des stratégies sectoriels et de services d’appui, sur la production des plans d’actions correspondants, ainsi que sur la réflexion autour du dispositif et des mécanismes de mise en œuvre de la SNE. Ce sera l’objet de la 4ème et dernière consultation nationale. Après quoi, un Rapport portant SNE sera validé par le Comité de pilotage et soumis au gouvernement pour adoption. Après quoi, ce sera l’étape de la mise en œuvre.
Dernière modification le lundi, 14 octobre 2019